Adrien et Henri Roustan sont décédés à l’âge de respectivement 31 ans et 29 ans à bord du dirigeable Dixmude, qui s’est abimé en mer au large de la Sicile le 21 décembre 1923.
Né en 1891 à Vallauris, Adrien Roustan est entrée à l’école navale de Brest en 1910. Puis, ayant suivi des cours de pilote de dirigeable en 1917, il est arrivé au Centre de dirigeables de Sidi-Ahmed en Tunisie en 1918, puis est affecté en 1923 au Centre d’aérostation de Cuers-Pierrefeu près de Toulon.
En 1917, Adrien est proposé par ses supérieurs pour le grade de chevalier de la Légion d’honneur avec la citation suivante : « Lors de l’ascension du dirigeable ZDI au cours de laquelle ce dirigeable s’est trouvé désemparé, a mené à bien, grâce à son sang-froid imperturbable, l’opération délicate de la déchirure, malgré la grande vitesse de descente.«
Son cadet, Henri Roustan est né en 1894 à Vallauris et est entré à l’École navale en 1914. Nommé en 1919 au Centre des dirigeables d’Aubagne, puis affecté au Centre-école de ballons captifs de Toulon en 1921, Henri est avec son frère Adrien, à bord du Dixmude le 21 décembre 1923 et est décédé à 29 ans.
Le Dixmude
Avec une longueur de 226 mètres, le Dixmude était à la fin de la Première Guerre mondiale le plus grand dirigeable rigide jamais construit. Son armature métallique contenait des ballonnets d’un volume de 69 000 m3 gonflés à l’hydrogène et ses six moteurs de propulsion Maybach développaient au total 1 600 CV.
Il s’agissait en réalité d’un Zeppelin LZ 114, construit pour la marine impériale allemande, mais il n’était pas encore en service à la fin de la première guerre mondiale. Le dirigeable fut livré à la France à titre de dommages de guerre. Le 13 juillet 1920, il arriva en vol à Maubeuge, en provenance de Friedrichshafen, où il fut pris en compte par le lieutenant de vaisseau Jean du Plessis. Une quarantaine de marins prirent en main de dirigeable de très grande taille et le convoyèrent vers Cuers (Var) après avoir survolé Paris. Il avait été rebaptisé Dixmude en l’honneur des fusiliers marins morts en défendant la ville belge de Dixmude.
Le 18 décembre 1923, le Dixmude décolla de Cuers pour un raid expérimental sans escale au-dessus du Sahara avec 50 personnes à son bord. Comme prévu, il atteignit In-Salah et commença son trajet de retour. Il signala une dernière fois sa position par radio, alors qu’il survolait la Tunisie en route vers la Sicile, mais le 21, vers 2 h 30, il fut sans doute frappé par la foudre car des lueurs d’incendie furent observées par des pêcheurs siciliens, puis il s’abîma en mer à quelques nautiques de la côte au large du petit port de Sciacca.
Les recherches effectuées pour secourir les hommes par la marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne donnèrent aucun résultat. Le 26 décembre, un pêcheur remonta dans ses filets le corps du lieutenant de vaisseau du Plessis, et un peu plus tard, on retrouva celui du quartier-maitre Guillaume. Aucun débris du dirigeable ne fut retrouvé.
Plusieurs monuments (érigés notamment à la BAN de Cuers-Pierrefeu et au port de Sciacca) rappellent le souvenir de ce drame. Un monument érigé par les Italiens à Sciacca rappelle le souvenir de ce drame.
Avec le Dixmude disparurent 14 officiers et 36 officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins.
Sources :
http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_roustan_adrien.htm
http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_roustan_henri.htm